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NomOllioules : Oppidum de la Courtine (Var)
Typehabitat perché (non ceinturé)
LocalisationL'agglomération fortifiée protohistorique de la Courtine est implantée sur le sommet d'un massif qui lui a donné son nom, à une altitude maximale de 284 m. Le site domine l'entrée des gorges d'Ollioules.
DescriptionDalle basaltique post-oligocène, le plateau porte une enceinte reconnue comme telle dès 1892 par Casimir Bottin.
Fouilles et historiqueLa présence d'une couche basaltique entraina son exploitation les premiers documents écrits sur des carrières de meules remontent à 1790, époque à laquelle la famille d'Hugues d'Ollioules en débita le matériau. L'exploitation dura jusqu'en 1910. Le premier historien attiré fut Nenoni Blanc qui y vit des fragments de statue. Ensuite Casimir Bottin décrivit l'enceinte il rammassa une meule à fente. C'est en 1942 qu'un notaire Toulonnais Jean Layet, y entreprit des fouilles. Recherches qu'il poursuivit jusqu'en 1961.
Depuis les fouilles et les découvertes publiées par J.Layet (entre 1942 et 1961), l'oppidum de la Courtine est considéré par les chercheurs provençaux comme un des sites majeurs de la région de Toulon. L'amplitude chronologique de l'habitat (du Chalcolithique à la fin de la protohistoire), la superficie occupée à l'Âge du Fer (jusqu'a six hectares), la variété des documents céramiques ou numismatiques découverts conduisent à reprendre les recherches sur ce gisement.
En 1984, une équipe de chercheurs du Centre Archéologique du Var a entrepris des fouilles sur le site protohistorique de la Courtine. Les zones fouillées depuis 1984 concernent deux esplanades de la partie centrale de l'oppidum où deux sondages importants, l'un de 50 m² l'autre de 250 m², ont été implantés.
En dehors de ces sondages principaux, quelques sondages de moindre dimension ont été réalisés sur l'ensemble du plateau, tout particulièrement en 1987 dans une vaste maison de dix mètres sur six mètres de profondeur.
Stratigraphie et occupationLes limites de cette étude sont définies par la pauvreté, d'un contexte archéologique précis pour le mobilier exhumé. Cet état, propre à la plupart des fouilles anciennes, est amplifié par la perte de nombreux objets (souvent les plus esthétiques) qui ne peuvent être aujourd'hui perçus que par des photographies d'archive ou par des descriptions de J.Layet.
A l'issue de ces campagnes de fouilles, la chronologie du secteur central de la Courtine est la suivante.
Occupation préhistorique attesté au Chasséen et au Bronze final aucune structures n'est reconnue pour cette période.
Occupation de l'Âge du Fer s'étalant du VII au Ier siècle avant JC de façon discontinue.
Malgré la difficulté d'identification des formes céramiques due à la fragmentation du matériel, P.Arcelin (1988) a établi une typologie précise et une chronologie de la céramique modelée de la Courtine, en faisant appel à des comparaisons choisies dans d'autres ensembles archéologiques bien situés chronologiquement.
StructuresAucune structure n'a pu être reconnue pour le Bronze final.
MobilierDeux assiettes et deux plats. Cette forme se rencontre à Saint-Blaise, Bouches-du-Rhônes (Arcelin 1971 p.23-24), péroide de transition Bronze final IIIb/Premier Âge du Fer.
Un plat à bord évasé à lèvre amincie, présentant deux larges facettes internes sommairement traitées suivies d'une cannelure. Cette forme se rencontre à la Combe de Montaillon (Sanilhac-et-Sagriès, Gard), durant la moitié du VIIèmes siècle av JC (Dedet 1981 p.54).Cette forme reste dans la tradition du Bronze final IIIb.
Trois coupes à paroi évasée se terminant par une lèvre à biseau interne, surfaces polies et inornées. Cette forme est attestée au Mont Garon à Sanary-sur-Mer (Var) (Arcelin
1982 p.77 fig 16)
Sept coupes à paroi convexe et évasée se terminant par une lèvre à biseau interne, surfaces polies et inornées. Cette forme est une survivance du Bronze final. Elle est présente au Mont Garon (Arcelin 1982 fig 16).
Trois écuelles à haut rebord, à lèvre amincie et arrondie terminant un haut rebord concave extérieure, carène marquée sur sa face intérieure par une pliure nette. Cette forme se rencontre du Bronze final II à la fin VIème siècle av JC. Elle est reconnue au Baoù des Noirs à Vence, Alpes-Maritimes (Latour 1984 fig 9, n°2).
Une écuelle à bord haut et légèrement rentrant séparé du corp par une carène vive, marquée a sa face unférieure par une pliure franche, surfaces polies. Cette forme se rattache à la tradition du Bronze final/Âge du Fer. Elle se trouva dans la Grotte du Duc au Faron à Toulon (Var), au Bronze final (Layet 1953 p.235, p31), sur les oppidum du Var (Amann 1976 p.35).
Un plat à bord évasé et descendant marqué par une pliure nette à sa jonction avec le corps, surface extérieure lissée grossièrement opposée à la surface intérieure polie. Cette forme se rattache à la tradition du Bronze final, mais est déjà façonné selon les critères de l'Âge du Fer (la lèvre n'est plus amincie intentionnellement arrondie et même très légèrement épaissie). Cette forme existe au Mont-Garon (Amann 1977, fig 74).
Une coupe (diamètre : 22 cm), à paroi convexe, surfaces polies, et pas de décor. Cette forme a été retrouvée dans la Grotte du Duc au Mont-Faron, à Toulon (Var), et datée du début de l'Âge du Fer (Layet 1957 p.248), au Baoù des Noirs à Vence (Alpes Maritimes) à la charnière du Bronze final III/Premier Âge du Fer (Latour 1984 fig 10).
Une urne à col long et évasé à lèvre aplatie, formant une pliure nettte avec l'épaule, surfaces polies. Forme de la période de transition Bronze final III/début Âge du Fer, retrouvée à la Liquière (Py 1984 fig 33)
Quatre urnes col relativement court, droit ou curviligne, plutôt evasé, lèvre à biseau interne, surfaces polies et inornées. Lèvre biseautée interne restant dans la tradition du Bronze final : forme se plaçant durant la période transition du Bronze final au début de l'Âge du Fer. Forme attestée au Mont-Garon à Sanary-sur-Mer (Var).
Des fusaïoles de l'Âge du Fer.
Une épingle en bronze de grande dimension datée par G.Vindry du Bronze final IIIb/début Âge du Fer (Vindry 1978 p.30).
Des objets de parure et de toilettes datés du IVème siècle av JC.
La plupart des objets de métal de la collection Layet ont disparu. Nous ne pouvons nous baser que sur les descriptions : de l'outillage du VIème siècle av JC.

Le matériel céramique, qui est exclusivement modelé se définit par des formes qui ont conservé partiellement des décors caractéristiques du Bronze final IIIb.
BibliographieLayet 1953 p.235 ; Layet 1957a p.248 ; Arcelin 1971 p.37 ; Vindry 1978 p.30 ; Brun 1984 ; Latour 1984 p.1-41 ; Arcelin, Bérato, Brien-Poitevin 1988 p.29-69.
PériodesPériode Romaine
Premier Age du Fer
Bronze final IIIb
Chalcolithique